mardi 19 avril 2011

Pieds nus sur l'or


J’ai besoin que l’on m’explique. Je crois que nous avons tout chez-nous pour démontrer que nous vivons sur un territoire rempli de richesses naturelles. Nous possédons des connaissances de tout acabit pouvant palier à des défis de taille dans le monde et qui constituent aussi une richesse collective. Notre créativité dans le monde des arts est un autre exemple de richesse qui constitue un bien dont nous pouvons être fiers. Cependant, je vois mes impôts et mes taxes monter sans cesse. Je réalise que le prix de plusieurs produits augmente de façon odieuse et que les raisons restent souvent nébuleuses et insuffisantes pour expliquer ce phénomène.


Néanmoins, sur nos terres nous retrouvons du bois, du pétrole, des mines, de l’espace, des lacs et des rivières. Nous avons une industrie touristique active et nous sommes un pays industrialisé. Nous produisons de l’énergie sous plusieurs formes. Nous avons un système d’éducation accessible et des programmes universitaires reconnus mondialement. De plus, là où nous avons trop exploité la nature, nous avons des solutions solides et durables que nous pourrions développer à grande échelle. Prenons l’exemple des pêches industrielles qui vident les océans qui trouveraient une alternative appréciable avec les nouvelles techniques de pisciculture. Bien qu’elles étaient reconnues pour polluer, les nouvelles piscicultures sont maintenant exemplaires quant à leur empreinte écologique et leur qualité de produits. Même façon de penser avec le milieu forestier. Il y a 30 ans, on parlait de déforestation excessive. Avec les programmes de reboisement qui ont été mis en place, nous avons gagné le pari et renouvelons la matière première avec succès. Puis nous avons l’eau potable, notre richesse commune. J’espère que nous trouverons rapidement une façon de préserver cette ressource. À mon avis, pour y arriver, il faudra réglementer l’utilisation de l’eau sans la commercialiser ou la taxer davantage. Outre qu’il reste encore des dossiers à régler avec l’eau potable, mon constat général est très positif quant à nos avoirs, notre actif national. Nous sommes entourés de richesses et disposons des ressources les plus prisées de la planète. Comme c’est excitant!

Je réalise malgré tout que les nouvelles qui sont diffusées dans les journaux, à la télévision et à la radio ne sont pas remplies d’optimisme, au contraire. Alors me viennent des questions. Pourquoi l’électricité a-t-elle connu une hausse de 18,6%  depuis 2003? On nous promettait que cette institution devait être rentable et nous assurer un service abordable pour tous. Depuis, elle demande des hausses année après année. Quoi que l’augmentation n’a pas pu être demandée pour 2011-2012 à la régie de l’énergie puisque Hydro-Québec n’a plus d’argument pour la justifier. Sauf que les profits ne sont pas mis au service des contribuables. Lors d’une précédente hausse de tarif, je me souviens qu’un dirigeant nous a servi comme argument qu’il fallait normaliser nos prix en fonction des autres pays. Mon œil! Tout ce qui intéresse Hydro-Québec c’est d’avoir plus d’argent pour développer plus d’électricité pour en vendre aux voisins et augmenter les dividendes des actionnaires. Jamais d’allusion d’une éventuelle baisse des taux. Sauf dans un article d'Hélène Baril dans La Presse du 3 août 2010, où elle fait état de ceci :

« Plusieurs soupçonnent Hydro de demander plus à la Régie pour obtenir un peu moins, soit l'augmentation qu'elle souhaite en réalité. Cette fois, étant donné que la société d'État ne demande rien, cela peut vouloir dire que les tarifs pourraient baisser. Les arguments d'Hydro-Québec seront donc examinés attentivement au cours des audiences publiques qui auront lieu l'automne prochain. «S'il y a de la place pour une baisse, on va la réclamer», promet le porte-parole des grandes entreprises.»

C’était le 3 août 2010 et aucune baisse n’a encore été accordée. Juste à titre comparatif, croyez-vous qu’au Moyen-Orient l’essence soit au même prix qu’à Montréal??? Ils ont des couilles sous leur cafetan ou djellaba eux! Ils se protègent, se respectent et ils profitent de leur richesse collective! Hydro-Québec ne pourrait-elle pas avoir envie de nous protéger un peu plus? Enfin, pour revenir au pétrole, je vous annonce que nous produisons du pétrole ici aussi, vous le saviez? Lorsqu’un organisme d’Angleterre décide que le pétrole monte, nous suivons… nous suivons pourquoi? N’avons-nous pas notre réserve à nous? Ne pouvons-nous pas nous aider nous-même? Où s’en va-t-on? Un jour on voudra me vendre l’eau potable au prix du pétrole peut-être? Mais que dis-je, c’est chose faite, j’ai payé 1,49$ pour 750ml d’eau cet après-midi… mon eau, notre eau!

Ma patrie croule sous la dette or, je sais que nous possédons le potentiel pour connaître une croissance inouïe et il ne se passe rien. Les médecins fuient parce qu’ils sont mieux payés ailleurs. Les hôpitaux manquent de ressources pour répondre à la demande. Des gens sont morts dans les corridors sur leur civière, vous vous souvenez?  La population peine à mettre des sous de côté pour leur fin de vie et les jeunes ont de plus en plus de difficulté à accéder à la propriété tellement les valeurs immobilières ont augmentées rapidement. Dans certains secteurs, les propriétés ont presque doublé de valeur dans les 10 dernières années, pas les salaires! En additionnant les surtaxes qui sont facturées sur le pétrole, les billets de spectacles, la récupérations de vieux pneus, plus les taxes sur les produits et services plus les impôts sur le revenu, les taxes municipales, scolaires et toutes les autres formes de taxes je suis curieux de connaître ce qu'il reste comme montant réel au travailleur moyen. Juste une parenthèse en parlant du travailleur moyen. Le hockey est notre sport national et monopolise l’attention de la majorité de la population, plus que la politique et plus que l’économie. En fait, combien de ces travailleurs peuvent se permettre une paire de billets pour aller voir son club entre la glace et la rangée du milieu (section rouge)? S’ils le font, c’est une grosse dépense, croyez-moi!

Bien des torts sont imputés à la mondialisation des marchés. Je reconnais qu’il y a un effet sans équivoque sauf qu’il n’en demeure pas moins que nous avons toujours su nous adapter au changement. Nous avons même su créer le changement et transformer nos façons de faire pour garder notre santé et notre vigueur. Nous sommes brillants, nous possédons tout ce dont nous avons besoin et plus encore mais nous ne semblons pas jouir de notre patrimoine. Pourtant je vois que c’est ici que le peuple peut le plus croire en une nation forte. C’est sur nous que devraient se pointer les regards d’admiration à travers la planète entière.

Je commence à avoir de la difficulté avec ces paradoxes. Je sais qu’il y a un lobby qui fait pression sur les élus du gouvernement et sur les dirigeants des sociétés d’état. Je sais qu’il y a des entités plus riches que le gouvernement qui ont des arguments de poids pour s’assurer que leurs entreprises deviennent toujours de plus en plus puissantes. Il y a un pillage dans nos coffres et je n’ai ni les ressources et non plus les connaissances pour remonter jusqu’aux coupables. Je veux quand même dire que je ne suis pas dupe, je sais qu'un inconnu a la main dans mon portefeuille et ça me rend mal à l’aise.

Génération sandwich

Hier, j'ai entendu une expression à la radio (FM 93,3) qui m'a interpellée. On parlait de «génération sandwich». Vous savez ce que c'est? Il s'agit de cette génération qui doit à la fois s'occuper de leurs enfants et de leurs parents. Bien que je n'aie pas d'enfant, je vis un peu cette situation du fait que ma mère est toujours vivante. Elle ne vit plus dans sa maison et elle a besoin d'un peu d'aide. J'ai également ma belle-mère qui elle, vit encore chez elle. Elle s'arrange bien mais a elle aussi besoin d'un petit coup de pouce de temps à autre. Dans les deux cas, j'ai bien un sentiment lié à cette expression (génération sandwich) qui me fait me questionner. Jusqu'où s'étend la responsabilité de chacun face à ses parents?

Tôt ou tard dans leur vie, les couples ont leurs enfants. Dans bien des cas les grands-parents sont mis à pied d'œuvre pour aider à tout moment. On leur demande de garder les enfants un week-end à l'occasion ou parfois, à brûle-pourpoint, un soir de semaine pour permettre un rendez-vous urgent. Les grands-parents sont indispensables mais vient un jour où leur énergie physique et parfois mentale ne répond plus aux ambitions de leur amour.

Arrive alors le moment où c'est à leur tour d'avoir besoin d'aide. Au début, ce n'est que pour les tâches d'automne, pour abrier arbustes et plates-bandes. Puis on leur donne un  petit coup de main pour le grand ménage et enfin, on commence à consulter le CLSC afin de connaître les services offerts pour le maintien à domicile. Certains aînés voient d'un bon œil qu'il existe de l'aide extérieure, d'autres ne sont pas à l'aise de recevoir de l'aide d'étrangers. Ils ont l'impression de quémander et de déranger. En fin de vie, nos mamies et nos papis réalisent que leur plus grande richesse était de donner et ils réalisent qu'ils le peuvent de moins en moins.

La génération sandwich, pour sa part, vit souvent un sentiment d'impuissance et de culpabilité. D'un côté, voir nos parents perdre leurs moyens alors que toute notre vie on pouvait s'appuyer sur eux est un paradoxe difficile à assimiler. Il faut comprendre que nos parents, sont comme des monuments qui nous ont servi d'exemple pour devenir qui nous sommes.

Dans une autre perspective il peut survenir de l'impatience due à la contrainte supplémentaire de devoir garder à l'œil ceux qui nous ont protégé toute notre vie. Nous sommes déchirés entre le sentiment de ne pas en faire assez pour eux et le devoir de répondre à toutes nos responsabilités à la maison. Les enfants vont à l'école, ils ont des activités et des devoirs scolaires. Les parents doivent travailler, récupérer les enfants à la garderie ou les rejoindre à la maison. Puis c'est la course pour le souper, la vaisselle le bain et soudain... le téléphone sonne : «Tu ne viens pas souvent nous voir, tu dois être bien occupé(e).» «Tu n'as pas appelé depuis un moment, tout va bien?» «J'appelais pour avoir de vos nouvelles...»

Regardons les extrêmes. Disons que je mets dans le coin gauche l'idée que les enfants doivent tout à leurs parents et sont tenus, sans compter, de leur offrir présence et soutien. Je place maintenant dans le coin droit l'idée qu'il appartient à chacun de prévoir ce que sera notre fin de vie et les personnes qui arrivent au dernier tournant de leur vie devraient avoir prévu ces étapes sans que leurs enfants aient à s'en charger.

Ma question : À quel endroit entre ces deux pôles êtes vous à l'aise?

mardi 5 avril 2011

Bienvenue!

Bonjour,

Je réfléchis depuis un long moment à créer un espace blog où j'entrerai en contact avec plein de gens de partout, du moins je l'espère. Comme beaucoup de personnes, j'ai un profil Facebook mais son utilisation ne cible pas les mêmes utilités. En effet, j'utilise Facebook pour avoir une présence avec mes amis, anciens compagnons de classe et la famille. J'y fais des blagues, j'échange des idées avec mes proches et je me permets une certaine légèreté avec laquelle je suis à l'aise (dans ce contexte).

L'idée de mettre en place un blog est d'échanger sur différents sujets en gardant un environnement plus sérieux... Hmmm j'aime pas dire «sérieux» car je tiens à ce que l'on garde le sourire et un certain humour tout en préservant une qualité d'écriture. Vous me suivez?

Je ne suis pas l'antagoniste de toutes les causes et tous les sujets car je suis un analytique qui aime comprendre. Je suis plutôt celui qui va creuser, trouver le pourquoi et le comment des choses. C'est donc avec la participation de chacun, avec son expérience propre, qu'il sera possible de mettre carte sur table et de faire un portrait fidèle du sujet qui sera traité.

Pour arriver à un échange de qualité, il y a trois règles simples:
  • Parlez de votre point de vue sans porter de jugement, soyez objectif.

  • La participation à ce blog doit être faite dans le respect le plus strict. Aucune offense envers quiconque ne sera tolérée.
     
  • Tentez d'être bref mais précis.
    «Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément
    .» (Nicolas Boileau, France)

Je vous invite donc à lire et participer à la première parution qui constituera notre première aventure!

Merci.