samedi 21 mai 2011

SAVOIR JUGER

Voici le parfait petit guide qui nous apprend comment juger les gens. Il ne faut pas de grandes connaissances, rassurez-vous. Tout ce qu’il faut, c’est un peu de spontanéité. Il vous faudra aussi une certaine habileté à communiquer afin de pouvoir crier tout haut vos conclusions!

  • Sachez avoir raison : Ne laissez personne s’objecter à vos commentaires. Si quelqu’un intervient, remettez-le à sa place et rabaissez-le sur-le-champ afin qu’il se sente diminué.
  • Ne cherchez pas à comprendre ce qui se passe : En effet, si vous analysez trop longuement une situation ou une personne, vous pourriez être tenté de la comprendre, ce qui ternirait votre perception initiale.
  • N’ayez pas peur de penser pour les autres : En général, les gens sont des vermisseaux à qui il faut montrer ce que sont «les vraies affaires». Utilisez des phrases comme : «Quel trou d’cul penserait pas comme nous?» ou bien «Tu vois bien que c’est imbécile!»
  • Respectez-vous devant l’adversité : Lorsque la situation vous oblige à écouter les balivernes de quelqu’un qui n’a pas la même opinion, empressez-vous de lui couper la parole. Les autres vont bien voir que vous ne vous laissez pas faire.
  • L’important n’est pas le contenu : Si quelqu’un a l’air de la chienne à Jacques, ne l’écoutez même pas. Si c’est un perdant, envoyez-le donc se promener. Si c’est quelqu’un qui semble avoir quelques tuiles qui claquent au vent, dites-lui d’aller se faire soigner. Il y a tellement de monde qui ne pensent pas comme vous, il ne faudrait pas commencer à leur porter attention!
  • Soyez un fin observateur : Il faut être attentif à certains signes.
    Assurez-vous que la personne soit du même rang social que vous. Son auto, l’endroit qu’elle habite, ses vêtements sont tous des signes évidents.
    Vérifiez bien que la personne soit de la même orientation sexuelle que vous.
    Si la personne est trop laide, soyez prudent, c’est certainement un(e) con(ne). Si elle est trop belle, c’est aussi un(e) con(ne). Finalement les gens avec moins d’instruction que vous sont à bannir et ceux qui en ont trop sont des vendus, tordus et profiteurs, alors dénigrez-les!
  • Soyez discret : Lorsque vous parlez de quelqu’un, assurez-vous qu’il n’est pas dans les parages. C’est toujours mieux de dépeindre les défauts de quelqu’un en son absence afin de faire de votre propre image, la plus brillante.
  • Les remords sont pour les faibles : Lorsque vous devez remettre quelqu’un à sa place, soyez certain d’utiliser les mots les plus dévastateurs pour le mettre k.o. à la première invective. Ainsi, les gens autour de vous constateront votre force!
  • Dénoncez : Dès que quelque chose vous dérange, dites-le haut et fort pour que le plus de gens possible constatent votre puissance de jugement.
  • C’est pas votre problème : Ne cherchez pas de solution aux choses qui vous embêtent. Il y a toujours quelqu’un de bien payé à quelque part pour régler la situation mais il ne fait pas son boulot! C’est pour ça que la chose vous embête!

Voilà! Si vous savez appliquer ces 10 règles faciles, vous passerez maître dans l’art de juger. C’est dommage mais il faut se démarquer en écrasant bien autrui pour ressortir de la masse! Évidemment, si la terre n’était pas peuplée de cons, de trous d’culs et de petites merdes vous seriez seul sur la planète. 

Image : michelledastier.org

dimanche 1 mai 2011

Je vote pour...

Demain je vais voter! C’est un devoir d’y aller pour faire parler la démocratie. J’écoute les gens qui m’entourent et je réalise que comme moi, beaucoup de gens feront de leur privilège, un choix dont les fondements peuvent laisser perplexe. Sur quoi basons-nous notre vote? J’ai posé la question à quelques personnes. Je réalise que je suis finalement un peu mieux éclairé que beaucoup de gens autour de moi. J'ai fait l'effort de survoler les programmes électoraux (ce que les partis appellent leur plateforme électorale). Comme je sais que je ne suis pas un modèle à suivre quant à mes connaissances politiques, je me suis investi et j’ai comparé leurs textes… J’ai écouté quelques cinquante minutes du débat des chefs qui durait 2 heures. J'ai aussi fait l’effort d’écouter quelques chroniqueurs, de lire certains journaux mais je ne suis pas un politicien. Je me rends bien compte tout de même qu’on tente d'acheter nos votes avec des mises en scènes qui n’ont rien à voir avec la réalité politique. Alors je reste prudent.

Pour vraiment savoir ce qu’un parti représente, ce qu’un député peut vous apporter et ce que leur idéal politique comporte, il faut que la politique soit, et ce n’est pas mon cas, un intérêt majeur dans votre vie. Autrement, comment saurez-vous que l’opinion d’un représentant de la Chambre est influencée par ses convictions profondes ou dictée par un chef qui contrôle bien son parti? Comment saurez-vous que l’opposition dit vrai lorsqu’elle accuse le pouvoir de mentir à la population alors que de l’autre côté on nous présente une soi-disant  «preuve» de leurs dires. Et enfin, si le premier ministre se vante d’avoir commandé des avions militaires à un prix tout à fait exceptionnel et que l’opposition me révèle qu’ils seront livrés sans moteur, il y a des chances que je ne me sente plus en confiance.

Je ne veux pas voter pour quelqu’un simplement parce qu’il a un air sympathique. Non plus pour celui qui me présente des tableaux et des formules élaborés et qui ont l’air crédibles. Je suis prudent lorsqu’un parti dit qu’il veut protéger «mes valeurs» tout en m’indiquant ce que mes valeurs doivent être. Ceci dit, il faudra bien que je vote pour quelqu'un!!!

Pourtant demain, je connais une multitude de gens qui iront faire leur X vis-à-vis le nom d’un candidat parce qu’ils l’ont trouvé habile lors du débat. Certains auront entendu les derniers résultats des sondages et voteront pour le parti en tête sans savoir si ils sont d’accord avec le projet politique de ce groupe. 

La télévision, qui rejoint une majorité d’électeurs devrait être un média instructif par le biais des nouvelles télévisées en nous expliquant objectivement les impacts des décisions de nos dirigeants. Toutefois, comme nos médias sont assoiffés de sensations fortes, les infos ne nous rapportent que les faits qui font «vendre» les cotes d'écoute, donc ce qui choque et ce qui dérange. Vous comprenez alors que certaines nouvelles décourageront le citoyen de voter pour un certain candidat qui pourrait avoir de bonnes idées politiques juste parce qu’il a enfreint la «bonne conduite» quinze ans auparavant. On est drôle tout de même. Nous fermons les yeux et laissons de la place à un individu pour lui faciliter sa réinsertion sociale après avoir purgé une peine pour homicide (c’est charitable) mais des gens vont sacrifier leur chance de regarder le projet politique d’un chef de parti parce que des journalistes se sont immiscés dans sa vie privée et qu’ils ont dévoilé publiquement des gestes qu’il aurait pu faire des années avant.

Quoi qu’il en soit, je vous encourage à aller aux urnes. Si la mauvaise personne est élue, ça sera parce que le peuple aura succombé à une puissante machine de marketing politique. Le cas échéant, la faute incombera à chacun de nous, les électeurs. Cependant, le bon candidat aussi a élaboré une stratégie marketing. Si cette stratégie le mène au pouvoir, son succès lui reviendra de plein droit puisqu’il se sera démarqué d’entre tous et aura attiré notre X sur la bonne ligne. 

Autrefois

Autrefois, si on téléphonait chez quelqu’un et qu’il ne répondait pas, on disait simplement «il n’y a pas de réponse» et on rappelait plus tard. Il y avait un appareil de fixé à un mur et un fil torsadé entre le combiné et la base murale. L'appareil était d'une fiabilité sans fin!
Aujourd’hui, un enfant de 12 ans ignorerait totalement comment placer un appel avec un téléphone à cadran, il n’en aurait probablement jamais vu un! On retrouve maintenant des combinés sans fil dans presque toutes les pièces de la maison et la pile rechargeable nous pousse à acheter de nouveaux appareils fréquemment. Si la personne que nous tentons de joindre n’a pas de répondeur ou boite vocale, tous ses amis vont lui tomber dessus et lui faire la morale!!!

Mon grand père possédait quatre tenues vestimentaires. La première était un uniforme pour son emploi. Deux étaient des tenues de semaine (lorsqu’il n’était pas au travail). Et un bel habit pour le dimanche ou les grands événements.
Aujourd’hui les gens on une telle garde-robe qu’il faut un «walk-in» ou un «dressing-room» pour contenir le linge de la saison!

Autrefois, si on voulait écrire un mot à quelqu’un, on sortait le dictionnaire et on écrivait une lettre qu’on postait. Il fallait un timbre, une enveloppe du papier et un stylo. La réponse, si il y en avait une, arrivait plusieurs jours ou semaines plus tard… par la poste.
Aujourd’hui, si on veut écrire un mot à quelqu’un, on le «texte» avec des fautes à chaque mot et des acronymes sophistiqués comme «lol» «mdr» «wtf» «tk» «ak» et Dieu sait que j’en passe! Si notre correspondant n’a pas répondu dans l’heure, on le supprime de nos «amis» des réseaux sociaux, fini! Si vous recevez un mot de quelqu’un, il vous arrivera soit par Facebook, soit par courrier électronique, soit par messagerie texte mais jamais par la poste!!! Il faut un nom d’usager, un mot de passe et un compte courriel. D’ailleurs, les jeunes ne veulent plus écrire avec des stylos prétextant que les fautes ne sont pas soulignées de rouge lors de leur composition… pourtant, lorsqu’ils écrivent sur leur ordinateur, ils n’arrivent pas à aligner trois mots sans faute malgré le soulignement!

Autrefois, pour changer de chaîne à la télévision, il faillait se lever et tourner le sélecteur numéroté de 2 à 13. Plus tard, est apparu le «U» sur les nouveaux modèles et même la couleur à l’écran, wow! Une antenne était posée sur le toit pour capter les ondes et parfois, à cause d’une mauvaise réception, l’image était brouillée. Lorsqu’on allumait le poste de télévision, il fallait attendre près d’une minute pour que les lampes du circuit se réchauffent! On connaissait les émissions et leur horaire et toute la famille écoutait la même chose tous ensemble. En guise de télécommande, c’est souvent le plus jeune de la famille qui devait se lever et tourner le bouton.
Aujourd’hui, rares sont les maisons qui ne comptent qu’un seul téléviseur. La transmission arrive par câble ou capteur satellite et l’image est d’une clarté qui frôle la réalité. Si on doit changer de chaîne à même l’appareil, on doit chercher où sont situés les boutons car bien souvent on n’a vu que la télécommande. Les gens peuvent accéder à des centaines de chaînes et  ils ne trouvent pas de quoi les intéresser. Ils vont terminer leur soirée devant leur ordinateur en disant tout haut : «Il n’y a rien à la télé ce soir!»

Autrefois, beaucoup des objets que l’on achetait se réparaient d’une façon ou d’une autre. Il y avait des gens qui gagnaient leur vie à réparer les objets : cordonnier, couturier, réparateur d’électronique. Ou bien on les réparait soi-même en trouvant des «pièces de remplacement».
Aujourd’hui on achète beaucoup d’objets et on les changent dès qu’un autre plus performant est mis en marché alors que le précédant est encore tout à fait fonctionnel et on le jette aux ordures.

Autrefois, on habillait les jeunes enfants pour qu’ils sortent jouer dehors avec leurs amis. Entre 8 et 12 ans, les enfants allaient jouer à vélo, dans les bois ou dans les rues. Ils revenaient parfois en pleurant, un genou écorché au sang ou une «prune» sous un œil qui allait vite devenir un œil au beurre noir.
Aujourd’hui les jeunes enfants sont réunis dans les garderies où ils sont «stimulés» afin de se «développer correctement» selon des programmes éducatifs. Entre 8 et 12 ans, il faut se chamailler avec eux pour qu’ils laissent de côté leurs jeux électroniques ou l’ordinateur et si on les pousse dehors ils ne savent pas quoi faire et s’ennuient. De plus, s’ils se blessent, on enquête pour trouver un coupable!

Autrefois, l’épicerie se faisait une fois par semaine. Le choix des aliments reflétait ce qui se produisait dans la région. Les produits importés étaient plus rares et plus dispendieux.
Aujourd’hui, l’épicerie se fait toujours une fois par semaine mais on y retourne presque à tous les jours. On peut également y acheter un ensemble de patio, de la vaisselle, quelques outils et des appareils électroniques. On a accès à une multitude de produits du monde entier et ironiquement, les produits locaux sont de plus en plus rares et plus dispendieux…